
Consacré aux relations militaires entre la France et le Canada, le n° 266 de la Revue historique des armées vient de paraître
Consacré aux relations militaires entre la France et le Canada, le n° 266 de la Revue historique des armées vient de paraître.
DOSSIER FRANCE-CANADA
Les derniers jours de la présence militaire française au Canada
Laurent Veyssière
Avec Montréal, c'est tout le Canada français qui s'effondre. Mais le sort de la colonie ne semble cependant pas définitivement scellé pour les protagonistes. Car la guerre n'est pas terminée, bien au contraire. Elle va se poursuivre encore en Europe, mais aussi aux Caraïbes et en Inde, jusqu'au traité de Paris du 10 février 1763. L'article 13 de la capitulation décide finalement de la cession de la Nouvelle-France à la couronne britannique, qui devient alors la Province of Quebec. Cette cession ne s'est pas faite sans de vifs débats aussi bien du côté français que du côté anglais. S'il est apparu plus intéressant pour la France de conserver les Antilles, peu d'Anglais ont perçu la menace que portait l'intégration du Canada à l'Amérique britannique.
Le Canada dans la géographie militaire française (XIXe-XXIe siècles)
Philippe Boulanger
Comment le Canada est-il représenté dans la géographie militaire française ? Depuis le développement d'une école de géographie militaire française, l'intérêt suscité par l'espace canadien demeure encore très relatif au cours du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Le Canada, possession britannique devenue un dominion à partir de 1867 jusqu'à son indépendance totale en 1949, reste en retrait des préoccupations géostratégiques françaises dans un contexte d'exploration et d'intégration de nouvelles provinces. Après la guerre froide, la géographie militaire du Canada suscite plus d'intérêt. Les rivalités entre les États-Unis et l'Union soviétique, la modernisation des modes de transports (brise-glace, aviation) favorisent de nouvelles approches. Grâce à sa position géostratégique avantageuse, l'Arctique canadien devient un avant-poste défensif de l'Alliance atlantique.
1914-1918 : la guerre des Canadiens-français
Carl Pépin
Seule unité d'infanterie de langue française au sein du corps d'armée canadien et de l'armée britannique, le 22e bataillon (canadien-français) combattit dans les tranchées de France et de Belgique de 1915 à 1918. Au cœur des plus importantes batailles telles la Somme, Vimy, Passchendaele et Amiens, il su se distinguer en toutes circonstances. Représentatif de l'expérience québécoise de la guerre de 1914-1918, l'histoire du 22e demeure encore aujourd'hui un sujet peu connu du grand public.
70 ans après, le raid de Dieppe revisité
Béatrice Richard
Les historiens ont longtemps présenté le raid de Dieppe (19 août 1942) comme un « sacrifice nécessaire » à la victoire alliée. Fiasco sur toute la ligne, l'opération « Jubilee » aurait néanmoins apporté des leçons essentielles au succès du Jour J. Or, les recherches de ces 30 dernières années remettent sérieusement en question cette interprétation. De fait, ce sont surtout les enseignements des opérations amphibies qui ont suivi, en Afrique du Nord et en Italie, qui ont pavé la voie au succès d'« Overlord ». Quant au coup de main lui-même, il aurait été déclenché pour servir des ambitions personnelles avant tout autre considération. Si la thèse des « leçons de Dieppe » a pu réconforter un temps les soldats sacrifiés, elle a surtout servi à masquer l'inexpérience et la négligence quasi-criminelle des concepteurs d'une opération bâclée et suicidaire à tous égards.
De Gaulle, la France libre et le Canada pendant la Seconde Guerre mondiale
Olivier Courteaux
Lorsque l'on évoque la relation du général de Gaulle avec le Canada, on serait tenté d'évoquer son fameux « Vive le Québec Libre » lancé du balcon de l'Hôtel de Ville de Montréal un jour de juillet 1967. Mais ce serait oublier que cette relation, pour passionnelle qu'elle ait été, ne fut pas toujours conflictuelle. Lors de ces visites triomphales au Canada, en 1944, puis en 1945, de Gaulle fut d'ailleurs bien obligé de souligner le soutien du Canada à la France libre dès le début de 1941, alors même qu'Ottawa continuait d'entretenir des relations officielles avec le régime de Vichy. À partir de novembre 1942, le Canada intervint régulièrement, à la mesure des ses moyens, pour que la France soit réintégrée au sein du concert des grandes puissances.
Un officier canadien avec la 3e armée américaine en 1944, de la Normandie à la Lorraine en passant par l'Anjou
Jean Martin
Entre le 29 juillet et le 16 octobre 1944, le capitaine Gaétan Labrosse a accompagné la 3e armée américaine pendant son avancée en France. Les fonctions du capitaine Labrosse auprès du service des affaires civiles du XXe corps l'ont amené à développer des relations soutenues avec les autorités et la population de plusieurs régions françaises. Les observations qu'il consigne dans le long rapport qu'il rédige en 1946 sont le matériel de base de cet article. Le capitaine Labrosse a passé 20 mois en Europe, entre juillet 1944 et avril 1946, avec des formations américaines et britanniques, mais c'est à la France qu'il consacre les pages les plus éloquentes de son rapport. Malgré la réserve qu'il s'impose, les observations de cet officier canadien-français jettent un éclairage particulier sur cette période cruciale de la Libération de la France.
L'histoire militaire dans l'éducation des élèves officiers au Collège militaire royal du Canada : un état de lieux
Richard Carrier
Suite à la guerre froide, les Forces canadiennes (FC) ont connu une crise existentielle grave qui a remis en question la qualité de l'éducation du corps des officiers. Le Collège militaire royal du Canada, l'université militaire qui forme environ 25 % de tous les aspirants officiers, s'est retrouvé au cœur des solutions envisagées pour corriger la situation. Parmi plusieurs disciplines vues comme essentielles dans l'éducation de celui qui choisit la profession des armes, l'histoire militaire fut remise au premier plan. Cet article brosse un tableau général sur la place prise par les cours d'histoire militaire et présente leur contenu. Il aborde aussi les difficultés inhérentes et les défis liés à l'enseignement de l'histoire militaire.
DOCUMENT
La fortification en Nouvelle-France : des Voyages de Franquet aux fonds du Dépôt des fortifications
Bertrand Fonck, Claude Ponnou
VARIATIONS
L'amiral, cet inconnu. Les officiers généraux de marine de l'Ancien Régime à nos jours
Mathieu Le Hunsec
Dans l'imaginaire collectif, l'amiral incarne la figure navale du chef. Familière, communément désignées par le nombre de ses étoiles, elle est pourtant fort peu connue. Les origines de son appellation et de sa symbolique spécifique restent entachées de zones d'ombre au-dessus desquelles flotte le pavillon d'illustres marins. De la grande marine à voile à la marine nucléaire, couvertes de gloire ou controversées, les figures de Tourville, Suffren, Courbet, Ronarc'h, Darlan ont marqué l'histoire de France. Aujourd'hui, leurs successeurs ont en charge de veiller aux intérêts français sur le deuxième espace maritime mondial.
SYMBOLIQUE ET TRADITIONS MILITAIRES
Interarmées, major Luc Binet
Armée de l'Air, adjudant-chef Bernard Palmieri
Gendarmerie nationale, garde Sébastien Horner
LES FONDS DU SHD
L'hôtel de la Marine : deux siècles d'histoire d'un port d'attache parisien
Emmanuel Pénicaut
PRÉSENTATION
L'histoire militaire « officielle » au Canada (1914-2012)
Serge Bernier
PORTFOLIOS
Images des Canadiens dans les fonds de l'ECPAD
Des théâtres d'opérations extérieurs aux opérations extérieures SHD
Mise à jour : février 2012