
Consacré aux relations militaires entre la France et le Royaume-Uni, le n° 264 de la Revue historique des armées est paru début septembre 2011.
Consacré aux relations militaires entre la France et le Royaume-Uni, le numéro 264 de la Revue historique des armées est paru début septembre 2011.
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Service historique de la Défense
château de Vincennes
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Dossier « France-Grande-Bretagne »
L'Angleterre, ennemi héréditaire ?
Philippe Chassaigne
L'idée d'une Angleterre, ennemie héréditaire de la France, passerait presque pour une vérité d'évidence. De fait, la liste des affrontements, ouverts ou feutrés, entre les deux pays est bien connue. Anglophobie et francophobie ont, tour à tour, servi à cristalliser les identités nationales. Pourtant, il convient de ne pas oublier que chaque pays a connu d'autres « ennemis héréditaires » au cours de son histoire : les Espagnols pour les Britanniques, les Habsbourg et les Allemands pour les Français. Surtout, les évolutions récentes (depuis la fin du XXe siècle) attestent d'une coopération militaire renforcée, les deux pays devenant le moteur de la politique européenne de sécurité et de défense.
Ennemis héréditaires, alliés par nécessité
Robert Tombs
Deux siècles après la bataille de Waterloo, les relations franco-britanniques peuvent être perçues comme une évolution de l'hostilité à l'alliance et finalement au partenariat. Mais il ne s'agit pas d'une évolution sans heurt et continue. Le rapprochement n'a pas été simple au XIXe siècle et au cours du XXe siècle, l'alliance ne résultait pas de la confiance et de l'affection que les politiques et les peuples des deux pays pouvaient se porter. De part et d'autre de la Manche, d'autres pays ou d'autres parties du monde semblaient plus importants que cela soit pour nouer des relations amicales, conflictuelles ou d'influences économiques et politiques. De fait, dans le passé, certains pays étaient contraints de nouer des partenariats ou des alliances car leur survie en dépendait. Aujourd'hui, la France et la Grande-Bretagne sont les seuls États européens à avoir encore une ambition mondiale. Pour parvenir à leurs fins, les deux pays aimeraient opter pour d'autres partenaires. Cependant, la réalité les rappelle à l'ordre et dans le monde des années 2010, ils ne peuvent compter que l'un sur l'autre. Ce qui pourrait être plus facile à accepter s'ils étaient plus oublieux de leurs affrontements et moins négligeant envers leurs alliances passées.
Les rapports franco-britanniques à travers la peinture militaire représentant la guerre de Crimée
Aude Nicolas
Cet article a pour objet d'analyser, par le biais de la peinture militaire, la variété des rapports entretenus entre Français et Britanniques lors de la campagne de Crimée (1854-1856). Une sélection d'œuvres signifiantes permet d'étudier et de montrer de part et d'autre, grâce aux artistes des deux nations, l'évolution de ces relations complexes suite à un rapprochement voulu par l'empereur Napoléon III et la reine Victoria, tous deux alliés aux côtés de l'Empire ottoman menacé par les vues expansionnistes du tsar Nicolas Ier. La majorité des peintres sont Français, les Britanniques ayant très peu représentés ce conflit en dehors du fait héroïque le plus marquant de leur armée : la charge de la brigade légère. Enfin, l'analyse de ces tableaux permet d'étudier le changement de mentalité progressif des officiers et des soldats des deux nations, ennemies pendant si longtemps et subitement rapprochées par la volonté de leurs souverains respectifs.
Plus qu'un « simple soldat » : la France et la perspective d'un soutien militaire britannique avant 1914
William Philpott
Les études sur les relations militaires franco-britanniques avant 1914 portent le plus souvent sur la diplomatie et les rapports entre haut commandements. Cet article explore une nouvelle dimension. En effet, comment l'armée française a-t-elle évalué la capacité et le potentiel militaires des combattants venus d'outre-manche ? Après différentes recherches, il est possible d'avancer que les Français ont considéré l'armée professionnelle britannique comme une réelle force combattante, certes restreinte, mais capable de renforcer les troupes françaises dans la guerre contre l'Allemagne.
Soldats australiens de l'ANZAC vus à travers la correspondance du chef d'escadron de Bertier, mars-décembre 1915
Elizabeth Greenhalgh, Frédéric Guelton
Le 26 mars 1915, un officier supérieur français, le commandant de Bertier, reçoit l'ordre de rejoindre « l'armée britannique opérant dans les Dardanelles » afin d'y occuper, auprès de son chef, sir Ian Hamilton, la fonction d'officier de liaison. Entre cette date et la fin du mois de décembre 1915, il va adresser à Paris, au colonel Hamelin, chef de la section Afrique à l'état-major de l'armée, 29 lettres personnelles. Le travail effectué vise à mettre en évidence, à partir des lettres de Bertier, les informations concernant les Australiens. Ces informations sont organisées autour de deux thèmes. Le premier présente, tout au long de la campagne, les Australiens tels que Bertier les découvre, les décrit ou les mentionne, y compris quand il les compare aux autres troupes britanniques. Le second place les Australiens aux périphéries du propos. Ils deviennent les acteurs malheureux d'une stratégie britannique qui échoue alors que, selon Bertier, le sort de la campagne n'était pas écrit a priori, bien au contraire.
De « quantité négligeable » au « renouveau de la France » : représentations de la France en tant qu'alliée militaire à la fin des années 1930
Daniel Hucker
Cet article montre pourquoi les Britanniques ont été, en septembre 1939, aussi proches des Français et ce en dépit d'une longue réticence voire même d'une certaine hostilité. Deux explications peuvent être données : premièrement les Français ont, eux-mêmes, grandement encouragé l'engagement britannique, en particulier lors de la période 1938-1939 lorsque le gouvernement Daladier a voulu débarrasser la France de l'image d'une nation au bord de la guerre civile ; et, deuxièmement, lorsque l'opinion publique britannique a évolué dans sa perception de la France - notamment grâce à la presse - et est passée de l'hostilité latente au soutien actif de l'alliance franco-britannique. À travers différentes analyses politiques (de la presse notamment) de 1936 à 1939, cet article montre comment les perceptions britanniques ont changé : comment la France est passé du statut de pays divisé et influencé par l'Union soviétique à celui de pays uni et discipliné, libre de toute influence communiste, et possédant une armée puissante. Au bilan, un allié digne de ce nom pour l'Empire britannique
Les relations entre hauts commandements français et britannique en 1939-1940
Lieutenant-colonel Max Schiavon
Les rapports entre les hauts commandements français et britannique en 1939-1940 sont particulièrement intéressants à étudier. Initialement, et durant toute la Drôle de guerre, les généraux anglais se montrent confiants dans l'armée française et obéissent parfaitement aux généraux français. Le 10 mai 1940, le début des opérations change la donne. L'incapacité des armées françaises et de leurs chefs à contrer l'attaque allemande, amène les chefs anglais à douter, puis à reprendre leur liberté d'action. Finalement, ils optent unilatéralement pour le rembarquement du corps expéditionnaire, seul moyen pour eux de le sauver. Cette étude montre combien est toujours difficile la collaboration entre alliés. Lorsque les opérations se déroulent comme prévu, il est en général aisé d'aplanir les tensions. En revanche, lorsque les échecs surviennent, les intérêts de chacun, parfois vitaux, font souvent voler en éclat l'alliance précédemment conclue.
Réflexions sur les conflits coloniaux : perceptions françaises sur le mouvement Mau Mau et perceptions britanniques sur la guerre d'Indochine, 1952-1955
Martin Thomas
La première partie de cet article étudie les rapports officiels français concernant la rébellion Mau Mau au Kenya. La seconde partie remonte le temps et s'intéresse à l'analyse britannique des dernières années du conflit en Indochine, entre la France et le Viêt-minh. L'observation des dilemmes sécuritaires de pouvoirs impériaux semblables devint plus importante alors que les problèmes coloniaux français et britanniques se multipliaient au début des années 1950. Les solutions politiques, les méthodes et stratégies militaires appliquées dans les territoires britanniques offrirent des solutions aux administrations coloniales françaises et vice-versa. Mais il y eut d'autres aspects, plus négatifs, à cette observation mutuelle. Assistant et écrivant sur la guerre qui s'intensifiait en Indochine, les attachés militaires britanniques, les diplomates et les autres visiteurs officiels trouvèrent parfois leurs préjugés renforcés. Les « succès » de la contre-insurrection en Malaisie, alors dirigée par les Britanniques, furent souvent comparés aux « échecs » de la stratégie militaire française. De la même manière, il y eut une satisfaction moqueuse dans certains rapports français au Kenya, lorsque le soulèvement Mau Mau eut lieu au printemps 1952. Pourtant, ces jalousies étaient insignifiantes rapportées au sentiment irrésistible que la crise impériale était un phénomène générique et global.
Document
Colonel Blimp : l'originalité d'un film de propagande et sa réception en France
Stéphane Launey
Variations
L'émergence des premiers terrains d'aviation de l'aéronautique militaire française, 1909-1914
Lieutenant Mickaël Aubout
La période précédant la Première Guerre mondiale voit l'aviation militaire française connaître ses premiers balbutiements. La réflexion sur l'emploi d'une aviation dédiée aux opérations militaires impose aux décideurs militaires la constitution d'un ensemble d'infrastructures appropriées et dédiées à cette nouvelle arme. L'émergence de terrains d'aviation militaire correspond à des besoins nouveaux. Tout d'abord, la mise en place d'une organisation de l'aéronautique militaire commande de disposer de pilotes ayant reçu une instruction aéronautique spécifiquement militaire, et non plus civile. Ensuite, les missions dévolues aux avions militaires, principalement la reconnaissance et l'observation, induisent que les terrains d'accueil soient proches des états-majors. Ainsi, l'expérience tirée par le commandement militaire durant cette période, notamment sur les critères géographiques d'implantation des terrains, permet au ministère de la Guerre de relancer le développement de l'aviation militaire dès 1915, une fois passé l'illusion d'une guerre courte.
Symbolique et traditions militaires
Présentation
Le Department of War Studies du King's College de Londres
William Philpott
Portfolios
Les relations franco-britanniques dans les fonds de l'ECPAD
Empire, Dominions et Commonwealth dans les fonds du SHD
Mise à jour : septembre 2011.